IMG-FlyLab

Drone de soirée ce vendredi 26 février au Fab Lab d’Aix en Provence ! Une soirée très suivie avec près d’une centaine de curieux et passionnés.

Drones volants, drones plongeants, drones grimpants, drones roulants… la filière bouillonne.

Une première présentation, celle de la Cité de l’air par Marc Pavageau, directeur de la formation. Projet de business accelerator, en phase d’amorçage, la Cité de l’air a pour objectif d’accueillir, de promouvoir et d’accompagner les acteurs industriels de la filière drones.

Le marché existe et il faut être en mesure de répondre par des solutions créatives et innovantes, aux besoins des métiers et des usages. Les grandes entreprises réfléchissent aux économies possibles, font des essais, sont preneuses de solutions sur mesure. Surveillance des lignes à haute-tension, d’entrepôts avec contrôle d’image, inspection des canalisations et réseaux souterrains, recherche d’un véhicule pour un client sur un parc automobile, nettoyage des vitres de gratte-ciels…, les enjeux sont multiples et il faut trouver et proposer des solutions qui marchent.

La Cité de l’air se définit comme un écosystème, créateur de solution drone globale, « catalyseur captif » de talents et d’organisations tant sur les usages que sur les technologies.

Un projet  « Phileapolis » ou la création à Lançon de Provence sur plus de 40 000 m2, de la première cité scientifique au service des objets à commandes déportées ou tous types de drones. L’objectif de ce véritable laboratoire grandeur nature est d’apporter les meilleures solutions (savoir et savoir-faire) éprouvés et d’avant-garde pour permettre à tous les acteurs intéressés, d’atteindre l’excellence.  

Le projet a déjà permis l’émergence d’un mastère spécialisé aux arts et métiers pour la rentrée 2016 « Créateur de Solutions Drones ». Celui-ci réunit les écoles : Edhec ; AMU ; EMSE campus de Gardanne.

Le deuxième temps fort de cette soirée : l’intervention de Hakim Amrani Montanelli, fondateur du FlyLab. Un itinéraire professionnel original pour cet ex ingénieur du son qui en découvrant le potentiel de l’imprimante 3D s’est orienté avec des amis modélistes vers le prototypage de drones gadget. Une belle rencontre, celle avec la société Hexo+ (qui a d’ailleurs fait un carton sur Kickstarter avec une levée de fond de plus d’un million), conforte le projet avec des conseils sur les choix de forme, sur les rotors…

En bootstrap (soit en pré start-up), le FlyLab a conçu une carte de contrôle pour les drones à destination des développeurs. Ce « développer kit » comprend une partie électronique pure, appelée « Bridge », reliant les dispositifs de commandes et de vols du drone, un PC embarqué (type Rasberry) et des connecteurs USB, ouvrant les possibles lors de sa conception. L’ensemble est fourni avec un Framework, le « FlyLab OS Platform », permettant le développement d’usages propres et ainsi de faire évoluer son drone librement.

Le FlyLab est en R&D permanent, réfléchissant et développant de nouveaux usages et donc de nouveaux drones ; à l’instar de leurs démarches auprès des pompiers et du CHU des Yvelines : comprendre les enjeux et les demandes, une première phase de collaboration en cours !

Leur dernier prototype, testé actuellement, affiche une vitesse de 150km/h, pour 1m30 d’envergure, avec une possibilité de charge utile de 15kg et une autonomie de 30 min de vol. Aujourd’hui 4 scénarios de vol ont été conçus. Pour rappel, l’autonomie est un des facteurs à prendre en compte pour des usages professionnels, parfois complexes donc longs, ce qui implique de créer des engins de plus en plus grands.

A terme, grâce notamment à la puissance de calcul du PC embarqué, le FlyLab désire introduire de l’intelligence à bord avec comme perspective le « computer vision », même principe que la Google-car des routes californiennes, rendant autonome le drone, ouvrant de multiples usages.

La troisième intervention illustre parfaitement cette nouvelle approche dans la conception technologique avec pour point de départ un questionnement face à des nécessités liées à un métier et la volonté de développer un usage spécifique. Le drone devient alors une solution pragmatique d’y répondre.

Damien DIAZ, ancien élève de l’IUT d’Aix, créé une première société Drone Consult axée sur la conception de drones et sur la formation.

En aril 2014, la SNCF lance au niveau national une prospection de prestataires afin de satisfaire son besoin de développer un drone de surveillance dédié génie civil. Damien Diaz avec Jean DELZERS décident alors de créer l’entreprise Smart Aerial Machines, sur fonds propres, afin de répondre spécifiquement au cahier des charges de la SNCF. La rencontre est fructueuse et débouche sur un partenariat.

SAM met au point, fort de son équipe de 8 personnes, un drone destiné à inspecter d’une manière parfaite, précise et exhaustive, les ouvrages d’art du réseau ferré. Deux brevets sont déposés : 1 sur la prise de vue « parfaite », l’autre sur le déplacement sans couverture GPS. Ce drone a une autonomie de près d’1 heure et une charge utile de 45kg correspondant au poids des capteurs de la SNCF. Il permet l’inspection de multiples ouvrages d’art, passages à niveau comme ponts. Le drone vole en autonomie en embarquant une intelligence. Après lui avoir fourni suffisamment d’éléments de géolocalisation tridimensionnel de l’ouvrage, le drone peut le parcourir et analyser sa structure, seul sans aide de GPS. Des photos millimétriques sont prises lors de son vol, photos qu’il analyse en poursuivant son vol. Pour plus de rapidité dans l’intervention, les photos sont prises en basse définition pour commencer, puis en haute définition lors de découvertes de défauts avec envoi au sol en direct. Il ramène suffisamment de data pour modéliser en 3D (nuages de points) les secteurs survolés. Gain de temps très important dans le suivi du vieillissement des ouvrages, avec archivage et donc vision dans le temps de leurs évolutions.

Maîtriser la chaîne complète est primordial dans le développement de SAM, qui a donc structuré son entreprise en trois secteurs : un R&D, afin de faire évoluer ses solutions, un secteur Services en proposant des solutions clefs en main comme la photogrammétrie terrestre et aérienne et la production de données géoréférencées et un secteur drone comprenant bien entendu l’assistance technique, mais aussi l’aide à la rédaction de dossier d’homologation DGAC, très contraignante en France (la Belgique est actuellement en train d’écrire une législation spécifique aux vols de drones) mais aussi une école de formation.

Saluons l’initiative de cette soirée qui a permis de valoriser le drone et d’entrevoir à quel point la filière décolle !

+d’infos sur :

Cité de l’air

http://www.citedelair.com/concept/

http://stwk.mj.am/nl2/stwk/1jlh7.html

https://www.youtube.com/watch?v=ueObY3bH5Mg

Fly Lab

http://www.flylab.io/fr/index.html

https://hexoplus.com/

SMART AERIAL MACHINES

http://www.smart-aerial-machines.com/